INTERVIEW with Jo Merzel, experienced native French teacher in Florida
Summary PODCAST, Season 1, Episode 14
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INTERVIEW
- Bonjour Jo, comment vas-tu ?
- Bonjour Evelyne comment vas-tu ? Bien merci
- Bien merci de te joindre à nous pour ce nouvel épisode de FrenchAllOver.
- Merci à toi.
- Cela me fait très plaisir d'avoir la chance de t'interviewer parce qu'en tant que française résidente aux Etats-Unis depuis des années tu as acquis cette double culture si enrichissante mais aussi parce que tu es un acteur actif de la Francophonie puisqu'en quelques années à peine, tu es devenue dans le sud de la Floride LA professeur de français qu'on s'arrache, aussi bien les enfants que leurs aînés.
- Là tu exagères un peu mais ça me plaît bien, j'aime beaucoup, j'aime beaucoup merci.
- Non, non, c'est ce que j'ai entendu, c'est ta réputation en tout cas.
- Merci beaucoup!
- Alors je suis certaine que nos auditeurs sont curieux de te découvrir donc pourquoi ne pas commencer tout de suite par d'abord te présenter, dire d'où tu es, pourquoi tu es aux États-Unis...Ce que tu veux.
- Alors, je suis née en Belgique. Donc mon père est français de Paris et ma maman est bruxelloise. J'ai étudié le journalisme à l'université et la communication sociale. Donc j'ai toujours été très attirée parce que l'écriture, journalisme, la communication, j'adore ça. Après j'ai fait un master en communication sociale. Donc en fait, ça m'a permis de travailler dans le milieu de la publicité et par la suite, j'ai ouvert une agence de relooking qui m'a aussi permis en fait de développer un côté qui est en fait un petit peu plus artistique, plus dans le marketing et plus dans l'esthétique aussi. J'ai plusieurs casquettes et plusieurs vies, on va dire.
- Exactement et tout ça avant de venir aux États-Unis.
- Oui, j'ai déménagé aux États-Unis, il y a 8 ans parce que mon mari travaille pour Microsoft et il a eu une très belle opportunité de carrière ici en Floride. Et donc voilà, en deux mois, on a sauté le pas, on a tout vendu en Belgique, on a pris nos jumeaux qui à l'époque avait 14 ans et on a déménagé en Floride. Et quand j'ai déménagé en Floride, je ne parlais pas un mot d'anglais, je parlais le néerlandais qui est la deuxième langue en Belgique, le français évidemment parfaitement puisque c'est ma langue maternelle, mais pas un mot d'anglais. Et donc je pense que c'est une des qualités que j'ai avec mes élèves c'est l'empathie parce que je comprends exactement ce qu'ils ressentent quand ils découvrent le français, quand ils découvrent la difficulté du français, la subtilité du français, les difficultés d'accent aussi que j'ai énormément en anglais.
- Exactement, c'est un sport d'apprendre une langue, mais est-ce que tu connaissais les États-Unis avant de sauter le pas de venir t'installer, en 2 mois seulement, sans parler anglais ? Tu étais déjà venue auparavant ?
- Alors, j'étais venue quand j'avais 20 ans avec mon mari que je connaissais déjà à l'époque, on avait été... écoute c'est très drôle parce qu'on avait été en Floride et je dois t'avouer qu'on avait pas du tout aimé la Floride. On trouvait ça artificiel, enfin je ne sais pas ce n'était vraiment pas le coup de foudre. Et puis on est retourné il y a 7 ans quand j'avais 38 ans donc il y a 12 ans, on est retourné en Californie et là ça a été mais le coup de foudre et j'ai dit à mon mari: "oh mon Dieu je rêve d'habiter en Amérique". ça a été le coup de foudre total et puis cinq ans après, on a pris nos valises et nos jumeaux et on est parti ici. Donc c'est vrai que j'avais pas une super image de la Floride mais c'était il y a très très longtemps, je ne vais pas dire mon âge.
- Donc quand tu as découvert la Floride, tu t'es dit...Jamais tu ne t'es doutée que tu allais habiter là, ce n'était pas dans tes projets.
- Même dans mes rêves les plus fous je ne me serais jamais vue avec un tel changement de vie et vivre aux États-Unis jamais, c'est juste comme quoi la vie est pleine de surprises et jamais jamais jamais jamais...
- ça fait combien de temps maintenant que tu habites en Floride donc ?
- Alors au mois d'août, ça fera 8 ans.
- 8 ans et comment s'est passée l'intégration, est-ce que ça a été facile comme changement ou est-ce que tu as rencontré quelques défis ?
- Ecoute, honnêtement, la première année a été un conte de fée. Pour ma part, je pense ça été l'année la plus belle de ma vie. ça a été un tel changement, un tel choc... je suis directement allée à l'école. Je suis retournée sur les bancs d'école, comme on dit dans dans le joli français. Je suis sur les bancs d'école, c'était super sympa. Je me suis retrouvée dans une école avec des gens du monde entier. Bon il y avait beaucoup de sud-américains, mais c'était vraiment juste incroyable. Je ne comprenais rien pourtant j'ai réussi à...bon ça m'a quand même pris des années pour vraiment être bilingue et parler convenablement. Honnêtement, ça m'a pris plus de 5 ans pour vraiment me dire ça y est, je comprends tout, je parle anglais couramment donc ça...
- Et c'est ce que tu dis à tes élèves:"Ecoutez, moi, l'anglais, pour me sentir parfaitement bilingue, ça m'a pris 5 ans, vous pouvez vous attendre à plus ou moins un tel délai."
- Non, objectivement, non, je ne dis pas ça parce que je n'ai pas de don pour les langues. Voilà, ce qui est mon cas, il faut être lucide par rapport à ça. Maintenant, j'ai énormément d'élèves qui sont d'origine sud-américaine et c'est incroyable la rapidité à laquelle ces élèves apprennent le français donc je pense que si tu as déjà un background, une base dans une langue latine, comme l'italien, comme l'espagnol, je pense que tu vas aller beaucoup plus vite parce que tu vas mieux comprendre la langue. Maintenant je pense que si tu américain c'est plus compliqué, clairement oui. Maintenant, je pense que ça dépend vraiment de la motivation, et que ça dépend vraiment du don pour les langues, don que je n'ai absolument pas ce qui de nouveau me donne beaucoup d'empathie.
- Donc pour des étudiants américains par exemple, bon les enfants et les adultes c'est encore deux choses différentes, mais disons pour tes adultes, une personne trentaine, quarantaine qui dit "ok, moi je veux apprendre le français", en général combien de temps ça leur prend ? pour quelqu'un de doué normalement.
- Je dirais pour commencer à vraiment se débrouiller convenablement, 1 an je dirais.
- Ce n'est pas si mal !
- Ce que j'ai remarqué c'est l'amour de cette langue, c'est juste incroyable. Je remarque ça au niveau de mes élèves, ils adorent la France, ils adorent tout ce qui est Francophonie. C'est juste fou en fait ! C'est une passion pour la Belgique, une passion pour la France. Et ça c'est vraiment très gai pace qu'ils sont très très motivés, vraiment, ça je dois le dire. Mais tous !
- Et tu rencontres une grande demande ? Il y a beaucoup d'Américains ou de résident de Floride, d'étrangers qui souhaitent apprendre le français ?
- Ecoute moi, je peux pas me plaindre, mon agenda est bien rempli. Donc à mon niveau je suis assez contente. Je vais dire que souvent les enfants ça vient pas deux, ça vient des parents qui adorent la France, qui adorent le français donc souvent ça vient des parents et les adultes c'est souvent professionnel. Si je vois ça avec les adultes pour qui, à qui je donne des cours, c'est comme souvent professionnel.
- Donc le français est encore une langue à la mode en fait !
- J'ai bien l'impression, oui.
- Génial ! Donc les raisons que tu donnes, les principales raisons qu'avancent tes étudiants pour apprendre le français, c'est soit professionnel soit quoi scolaire alors.
- Non, moi je dirais la première raison est simplement l'amour de la France. Honnêtement c'est ça,
- Dans un but de s'installer là-bas ou...partir en vacances ?
- Partir en vacances, savoir communiquer avec les gens quand tu es en France, c'est vraiment une passion pour la France, c'est vraiment un pays qui attire les américains les sud-américains. On réalise pas en fait nous, parce qu'on est bercés dans cette culture. Pour nous, c'est normal, c'est notre culture, c'est nos racines mais pour eux on ne se réalisent pas à quel point ils ont une passion, une adoration pour la Francophonie, c'est juste fou en fait honnêtement.
- Et puis pour nous aussi, on a l'effet inverse. Chez nous tout le monde rêve de l'Amérique rt de parler anglais.
- ça je ne sais pas, je ne suis pas sûr que tout le monde rêve d'habiter ici.
- Peut-être pas toute l'Amérique mais par exemple toi tu rêvais d'habiter en Californie, Los Angeles ou des choses comme ça et même de parler anglais !Pas parler anglais, parler américain !
- Tu as tout à fait raison, tout à fait. Vraiment, je pense que, je pense que tu as raison.
- Bon alors pour tes étudiants quelle serait la plus grande difficulté dans l'apprentissage du français, de ce que tu as pu constater toi.
- Là, c'est vraiment facile, la première chose qui me vient à l'esprit. C'est féminin-masculin.
- chose que les anglophones n'ont pas!
- exactement le "une", le "la", le "les". Chaque fois, ils me demandent mais comment je sais que c'est masculin, comment je sais que c'est féminin? et moi je suis là, il faut connaître par cœur! Il y a quelques petits trucs, petites astuces mais il faut connaître par cœur donc je pense que c'est ça pour c'est vraiment le pire. Je pense que c'est ça pour eux c'est vraiment le pire.
- Pour nos auditeurs qui rencontrent le même problème, en disant "mais comment ils font pour savoir le féminin ou le masculin d'un nom" toi tu leur réponds "ben va falloir l'apprendre par coeur".
- Oui, en gros c'est ça.
- En gros c'est ça, il va falloir les utiliser, il y a pas de truc, il y a pas de secret. Il y a pas de recette, il va falloir les apprendre par cœur.
- Mais en même temps, pour être honnête tu emploies souvent le même vocabulaire. C'est vrai donc c'est pas non qu'il y en a des milliers. Et aussi ce qui est compliqué, c'est tout ce qui est les verbes réflexifs. ça j'ai remarqué aussi ils ne comprennent pas toujours très bien. Par exemple, se laver, se maquiller, se raser donc tous ces verbes-là, ça prend un petit peu plus de temps aussi. Donc ça c'est vraiment les deux choses, je pense, les plus compliquées pour eux.
- J'avais une autre personne qui me disait aussi qu'une des grandes difficultés était aussi la prononciation.
- Ah ouais ça oui, j'avoue, ça c'est vrai.
- Et plus pour qui ? Plus pour les anglophones j'imagine que pour ceux d'Amérique latine qui parlent une langue latine.
- Ceux qui parlent une langue latine, effectivement d'Amérique latine parce que je n'ai pas d'italiens, je n'ai que des hispaniques et effectivement ils n'ont aucun problème de prononciation. Honnêtement, c'est très rare que j'ai un élève qui a des problèmes de prononciation. Par contre les Américains j'ai beaucoup de sympathie pour eux mais chaque fois je rigole parce que chaque fois je leur dis "vous comprenez, ça c'est l'histoire de ma vie" à chaque fois...
- Oui on a beaucoup de sympathie pour eux parce qu'ils ont beaucoup de sympathie pour nous aussi.
- C'est très drôle parce que parfois il y a un élève qui va me dire un mot et donc moi je lui dis la traduction en anglais, et je te jure il ne comprend pas ce que je dis. Alors parfois, je dois lui envoyer ou lui écrire le mot et il me fait la bonne prononciation en anglais et là directement, tu vois directement ça crée un lien, ça crée quelque chose. Je pense, parce que directement il me regarde et il dit "c'est vrai que tu comprends ce que je ressens". Ou bin tu dis "mais c'est ce que j'ai dit !"
Tu sas ce qui est drôle aussi, au début je me disais mais les américains ne font pas d'efforts, ils n'essayent pas de comprendre ce que je dis mais en fait en donnant cours, je réalise qu'en fait moi non plus, je ne comprends pas toujours ce qu'ils disent. Donc tu vois, je me dis mais en fait je comprends qu'ils ne me comprennent pas.
- Il faut vraiment se mettre à la place de l'autre pour juger une situation.
- Mais pour en finir avec l'accent, personnellement je suis très derrière mes élèves avec l'accent parce que je sais toute la difficulté qu'il y a et je sais tout le problème qu'on a quand on prononce pas correctement. Donc ça veut dire que quand mes élèves font des erreurs de prononciation, je suis tout le temps à les recorriger, gentiment évidemment, mais tout le temps tout le temps tout le temps. Parce que justement je ne veux pas qu'ils traversent ce que moi je traverse avec mon accent qui est très très très très fort.
- Alors tu travailles, tu travailles avec la phonétique et tu insistes sur les syllabes, les sons etc ?
- Le problème de la phonétique c'est que si tu n'as pas les bases c'est difficile et souvent les élèves n'ont pas les bases. Donc moi ce que je fais qui fonctionne très très bien, c'est peut-être chouette pour d'autres prof de français qui nous écoutent peut-être, c'est par WhatsApp. Et ça je t'assure, ça fonctionne très très bien. J'écris le mot et puis je l'enregistre sur WhatsApp. Pourquoi WhatsApp parce que le message va rester non stop, il ne disparaît pas et donc en fait qu'est-ce que mon élève fait, il écoute non stop le son de ma voix et il répète après moi. Et je t'assure que ça fonctionne très bien. Tout simplement.
- Mais c'est génial, donc à absolument utiliser, écouter écouter écouter et surtout le son de sa prof. C'est vrai que toi, ils connaissent ta voix, ta façon de parler, ça aide aussi.
- Mais surtout que c'est le vrai accent donc c'est ce que je dis à moi, je suis exactement... j'ai exactement l'accent que va avoir une parisienne, une bruxelloise, où que tu ailles. C'est vraiment cet accent que tu dois comprendre et donc c'est pour ça que quand je fais avec eux, je leur lis des textes, c'est toujours ma voix parce que ma voix est la vraie voix d'une francophone.
- Alors quel conseil tu donnerais aux auditeurs qui aimeraient parler couramment le français ? Qu'est-ce qu'il faut faire pour arriver à à cet objectif sans habiter en France bien sûr. Le problème, ils ne sont pas comme nous, ils n'ont pas la chance de l'immersion.
- Mais alors ce que moi je dirais c'est d'écouter les podcasts, donc comme ils font maintenant, c'est de regarder Netflix et de mettre les sous-titres même s'ils les mettent en anglais, d'écouter et de lire, de lire les sous-titres en français par exemple, de trouver des comptes Instagram qu'ils trouvent sympa et de lire les commentaires en français par exemple ce sujet parce que tu aimes la mode prends le compte d'une blogueuse francophone et tu lis les commentaires. Tu lis ce qu'elle écrit. Des choses courtes, il faut aller vers des choses qui sont en courtes et faciles en fait.
- Mais tous les jours, c'est-à-dire un petit peu tous les jours.
- Ah ouais, ça c'est très important. Et c'est surtout l'envie, je crois que vraiment si tu as envie, c'est ça qui va te porter. Si tu as pas envie c'est plus difficile, honnêtement.
- Bien sûr, comme les parents qui forcent leurs enfants à apprendre le français par exemple, bon ben là la motivation n'y est pas toujours.
- Alors ça c'est pas facile
- Parce que toi tu enseignes aussi bien à des enfants de 6 ans qu'à des adultes de soixante ans.
- Exactement, j'ai déjà des élèves qui ont 4 ans et donc j'ai des jeux en fait donc je joue beaucoup avec eux. On regarde des vidéos sur YouTube, des dessins animés par exemple qu'on va regarder en français, on fait les chansons. Tout ça, on va faire avec des petits et puis après on va commencer avec des jeux. Toujours beaucoup de jeux, même avec mes adultes je joue, ils adorent tu serais étonnée. Je joue à Monopoly par exemple quand j'ai des adultes pour leur apprendre le présent, donc comment conjuguer les verbes comme payer, acheter, aller en prison, sauter, sauter une case, ils adorent, ils arrêtent pas de me redemander de jouer. C'est drôle parce que tu apprends à compter, tu apprends tu sais les chiffres, c'est super.
- J'aimerais savoir qui gagne ?
- Ben j'essaie de pas tricher mais c'est pas facile mais je te rassure ils trichent aussi mes élèves. J'ai des spécialistes. Tu sais j'ai des jeux de l'oie que j'imprime aussi qui sont sympa avec les adultes aussi.
- Oui c'est un grand classique aussi.
- Voilà mais j'essaie de donner un côté ludique parce que sinon c'est pas toujours.... Je ne sais pas, moi j'ai besoin de jouer. J'aime faire des choses ludiques quand j'apprends et je me rends compte que ça fonctionne assez bien en fait et si je fais de la grammaire, tu vois, je vais essayer d'alterner donc si je fais des choses comme par exemple maintenant, j'ai eu un élève avec qui j'ai fait le passé composé, on a fait beaucoup de grammaire. Je sais que la semaine prochaine, on va faire peut-être une compréhension à la lecture, j'essaie qu'ils ne s'ennuient pas. C'est ça le plus important pour moi.
- Pas les submerger ou les couler de théorie, de théorie...
- Oh non quelle horreur, ils vont s'enfuir, ils ne vont plus revenir chez moi.
- Non, non toi tu n'as pas cette réputation ! En fait tu appliques les méthodes qui ont marché pour toi en fin de compte dans l'apprentissage d'une langue étrangère.
- Mais c'est différent parce que moi j'ai pas eu le choix, j'ai dû survivre parce qu'en Floride tu sais on parle espagnol ou anglais mais français il ne se passe rien du tout. Donc comme je ne parle pas espagnol, il fallait bien survivre donc je pense que c'est encore différent quand tu es vraiment dedans en fait.
- Il n'y avait pas d'autre issue, comme tu dis il fallait l'apprendre.
- Mais en même temps quelle fierté quand tu dis qu'au bout de tant d'années tes voisins te disent "mais mon Dieu comme vous parlez bien anglais!", c'est quand même agréable!
- Absolument, absolument...Et pareil pour les étudiants qui arrivent à parler le français et à interagir avec tout le monde en français, c'est aussi une grande fierté bien sûr.
- Moi je félicite beaucoup mes élèves aussi, ça c'est quelque chose que je trouve très important. Donc dès que c'est bien, je suis quelqu'un de très enthousiaste moi, donc dès que c'est bien je vais "ah c'est génial bravo, tu as vu quelle belle phrase". Et je vais toujours donner des textes, je sais qu'ils vont comprendre, je vais jamais faire trop difficile parce que sinon tu démotives aussi. Donc il faut vraiment faire attention de garder la motivation, de garder l'enthousiasme, c'est très important.
- Et tu es très contente, tu es très heureuse de ta vie en Floride, ça s'entend de toute façon.
- Oui j'adore!
- Mais est-ce qu'il y aurait quelque chose de la France qui te manque ?
- Honnêtement oui tous les jours, tous les jours. D'ailleurs, j'avoue j'ai la télé en français. C'est ma récompense suprême le soir.
- Donc c'est ça c'est la culture ?
- La culture, c'est la culture, y a rien à faire l'humour, la culture, ça me manques très très fort et la nourriture évidemment ça c'est clair que la nourriture me manque mais je dirais que vraiment c'est la culture qui me manque le plus. Les magazines pouvoir feuilleter un magazine francophone, aller voir un spectacle, aller au théâtre, ça me manque très fort. Mais c'est pas grave, je rentre une fois par an et là, je fais mes réserves.
- Mais c'est ça, c'est l'ambiance, voilà l'ambiance à la française.
- Oui exactement, tout à fait.
- Et pourtant la communauté française, comme je le disais dans l'introduction est très très large en Floride.
- Oui non, c'est vrai, il y a une très grande communauté française et on a de la chance parce qu'on a quand même pas mal de spectacle aussi qi viennent, il y a Florence Foresti qui vient je crois en octobre. Donc c'est vrai que dès qu'il y a un humoriste ou un chanteur qui vient, c'est clair qu'on y va à chaque fois, c'est sûr.
- Et tu n'es pas isolé aussi. Tu as encore beaucoup beaucoup de Français et beaucoup de chance d'avoir des interactions en français autour de toi.
- Mais pour être honnête je crois que je parle plus français qu'anglais. Entre mon travail où je parle français, mes amis à qui je parle français, bon mes voisins, je leur parle anglais mais je parle beaucoup le français pour être honnête. Je parle français avec mes amies mais dans la vie de tous les jours bien sûr je parle anglais.
- Obligatoirement et qu'est-ce que tu fais pour garder cette culture française vivante aux États-Unis justement? Pour éviter ce manque et aussi pour continuer à garder qui on est en fin de compte. Qu'est-ce que tu fais au quotidien ?
- Alors, je vais un peu faire immigrée nostalgique comme dirait mon fils. J'ai un abonnement au Paris Match et ça c'est très chouette aussi pour les auditeurs qui nous écoutent, il y a un site qui s'appelle Paris Match peut-être qu'Evelyne pourra mettre le lien après. Après il y a l'application iTunes sur itunes, ça c'est très sympa, on a tout ce qui se passe en France mais tout ce qui se passe dans le monde aussi et c'est vraiment des articles qui sont très bien écrits, très intéressants. Donc moi j'ai l'abonnement donc je reçois la version papier ça c'est chaque fois la fête.
- Paris Match, ça c'est un magazine français, précisons-le pour ceux qui ne connaissent pas et très très lu.
- C'est très très lu et c'est très agréable à lire parce qu'il y a beaucoup de photos, c'est des reportages qui sont très bien fait qui sont pas que sur la France, qui sont vraiment sur partout dans le monde et j'aime aussi beaucoup le Elle, le Elle français qui est très sympa aussi, c'est assez court, assez ludique aussi. Donc ça il y un lien que tu peux mettre et surtout la télé française j'avoue, la télé française. ça s'appelle la BoxTV en un mot, la BoxTV donc tu reçois un petit boîtier que tu, que tu mets sur l'internet, que tu connectes à l'Internet et tu as en fait toutes les chaînes françaises, toutes. Donc tu te connectes à 8h du soir du soir, tu auras le journal parlé. Ouais, c'est génial. C'est génial parce que dès fois on rigole avec mon mari parce que par exemple hier soir il a mis le journal de la France et ils parlaient de ce qui se passait à Paris et moi j'ai dit à mon mari "Oui, enfin bon, j'aimerais bien savoir ce qui se passe à Miami aussi". Donc je crois que je sais mieux ce qui se passe en France qu'en Amérique pour l'instant. Donc c'est bien pour tes élèves mais je ne suis pas sûr que c'est bien pour moi.
- Donc la France te manque disons un peu mais tu fais ton plein annuellement quand tu y vas mais aussi au quotidien tu as quand même tout le temps la France qui est présente et la culture française et la langue.
- La France me manque beaucoup, l'Europe me manques beaucoup, j'ai énormément d'attachement et j'aime énormément ce continent et j'aime énormément la France et la Belgique oui clairement.
Alors pour finir, est-ce que tu pourrais nous dire quel est ton proverbe français préféré ?
- Ah c'est facile "après la pluie le beau temps"
- Donc ça veut dire quoi que après les difficultés...
- Le soleil revient...
- C'est très a propos je trouve, étant donné le contexte, comment ils appellent ça ? le new normal...Vivement. vivement le normal tout court.
- J'aime l'idée qu'il faut toujours gardé à l'esprit que quoiqu'on ait traversé, quoiqu'il arrive, il y a toujours la lumière au bout. Je trouve ça important.
- ça te va très bien, tu as une personnalité très positive de toute façon donc dans toutes les circonstances tu regardes toujours le bon côté des choses, tu essayes toujours de regarder le bon côté des choses et tu sais de toute façon que les choses s'amélioreront un moment ou l'autre.
- J'espère...
- Mais évidemment, évidemment! Un tout grand merci Jo pour ta présence dans ce FrenchAllOver
Avec plaisir.
- J'espère beaucoup qu'on se reverra. Une dernière question quand même pour nos auditeurs, si un de nos auditeurs habite en Floride ou même n'importe où dans le monde et souhaiterait avoir des cours en ligne avec toi, comment fait-il pour se mettre en contact ?
- Ils peuvent m'envoyer un message. Est-ce que je peux donner mon numéro de téléphone numéro de téléphone ?
- Ton numéro de téléphone, ton email, ton siteweb, peu importe.
- Je vais donner mon numéro de téléphone, je vais le donner en français attention, au 954 401 7675.
- Donc à tous ceux qui aimeraient suivre des cours de français avec Jo Merzel, n'hésitez pas à la joindre à son numéro de téléphone 954 401 7675 et bien sûr je mettrais toutes les coordonnées dans le blog également.
- Merci beaucoup et merci de m'avoir invité.
- Et à très bientôt, on refera ça !
JO MERZEL-CLASSES DE FRANCAS 954 401 77675

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- Bonjour Jo, comment vas-tu ?
- Bonjour Evelyne comment vas-tu ? Bien merci
- Bien merci de te joindre à nous pour ce nouvel épisode de FrenchAllOver.
- Merci à toi.
- Cela me fait très plaisir d'avoir la chance de t'interviewer parce qu'en tant que française résidente aux Etats-Unis depuis des années tu as acquis cette double culture si enrichissante mais aussi parce que tu es un acteur actif de la Francophonie puisqu'en quelques années à peine, tu es devenue dans le sud de la Floride LA professeur de français qu'on s'arrache, aussi bien les enfants que leurs aînés.
- Là tu exagères un peu mais ça me plaît bien, j'aime beaucoup, j'aime beaucoup merci.
- Non, non, c'est ce que j'ai entendu, c'est ta réputation en tout cas.
- Merci beaucoup!
- Alors je suis certaine que nos auditeurs sont curieux de te découvrir donc pourquoi ne pas commencer tout de suite par d'abord te présenter, dire d'où tu es, pourquoi tu es aux États-Unis...Ce que tu veux.
- Alors, je suis née en Belgique. Donc mon père est français de Paris et ma maman est bruxelloise. J'ai étudié le journalisme à l'université et la communication sociale. Donc j'ai toujours été très attirée parce que l'écriture, journalisme, la communication, j'adore ça. Après j'ai fait un master en communication sociale. Donc en fait, ça m'a permis de travailler dans le milieu de la publicité et par la suite, j'ai ouvert une agence de relooking qui m'a aussi permis en fait de développer un côté qui est en fait un petit peu plus artistique, plus dans le marketing et plus dans l'esthétique aussi. J'ai plusieurs casquettes et plusieurs vies, on va dire.
- Exactement et tout ça avant de venir aux États-Unis.
- Oui, j'ai déménagé aux États-Unis, il y a 8 ans parce que mon mari travaille pour Microsoft et il a eu une très belle opportunité de carrière ici en Floride. Et donc voilà, en deux mois, on a sauté le pas, on a tout vendu en Belgique, on a pris nos jumeaux qui à l'époque avait 14 ans et on a déménagé en Floride. Et quand j'ai déménagé en Floride, je ne parlais pas un mot d'anglais, je parlais le néerlandais qui est la deuxième langue en Belgique, le français évidemment parfaitement puisque c'est ma langue maternelle, mais pas un mot d'anglais. Et donc je pense que c'est une des qualités que j'ai avec mes élèves c'est l'empathie parce que je comprends exactement ce qu'ils ressentent quand ils découvrent le français, quand ils découvrent la difficulté du français, la subtilité du français, les difficultés d'accent aussi que j'ai énormément en anglais.
- Exactement, c'est un sport d'apprendre une langue, mais est-ce que tu connaissais les États-Unis avant de sauter le pas de venir t'installer, en 2 mois seulement, sans parler anglais ? Tu étais déjà venue auparavant ?
- Alors, j'étais venue quand j'avais 20 ans avec mon mari que je connaissais déjà à l'époque, on avait été... écoute c'est très drôle parce qu'on avait été en Floride et je dois t'avouer qu'on avait pas du tout aimé la Floride. On trouvait ça artificiel, enfin je ne sais pas ce n'était vraiment pas le coup de foudre. Et puis on est retourné il y a 7 ans quand j'avais 38 ans donc il y a 12 ans, on est retourné en Californie et là ça a été mais le coup de foudre et j'ai dit à mon mari: "oh mon Dieu je rêve d'habiter en Amérique". ça a été le coup de foudre total et puis cinq ans après, on a pris nos valises et nos jumeaux et on est parti ici. Donc c'est vrai que j'avais pas une super image de la Floride mais c'était il y a très très longtemps, je ne vais pas dire mon âge.
- Donc quand tu as découvert la Floride, tu t'es dit...Jamais tu ne t'es doutée que tu allais habiter là, ce n'était pas dans tes projets.
- Même dans mes rêves les plus fous je ne me serais jamais vue avec un tel changement de vie et vivre aux États-Unis jamais, c'est juste comme quoi la vie est pleine de surprises et jamais jamais jamais jamais...
- ça fait combien de temps maintenant que tu habites en Floride donc ?
- Alors au mois d'août, ça fera 8 ans.
- 8 ans et comment s'est passée l'intégration, est-ce que ça a été facile comme changement ou est-ce que tu as rencontré quelques défis ?
- Ecoute, honnêtement, la première année a été un conte de fée. Pour ma part, je pense ça été l'année la plus belle de ma vie. ça a été un tel changement, un tel choc... je suis directement allée à l'école. Je suis retournée sur les bancs d'école, comme on dit dans dans le joli français. Je suis sur les bancs d'école, c'était super sympa. Je me suis retrouvée dans une école avec des gens du monde entier. Bon il y avait beaucoup de sud-américains, mais c'était vraiment juste incroyable. Je ne comprenais rien pourtant j'ai réussi à...bon ça m'a quand même pris des années pour vraiment être bilingue et parler convenablement. Honnêtement, ça m'a pris plus de 5 ans pour vraiment me dire ça y est, je comprends tout, je parle anglais couramment donc ça...
- Et c'est ce que tu dis à tes élèves:"Ecoutez, moi, l'anglais, pour me sentir parfaitement bilingue, ça m'a pris 5 ans, vous pouvez vous attendre à plus ou moins un tel délai."
- Non, objectivement, non, je ne dis pas ça parce que je n'ai pas de don pour les langues. Voilà, ce qui est mon cas, il faut être lucide par rapport à ça. Maintenant, j'ai énormément d'élèves qui sont d'origine sud-américaine et c'est incroyable la rapidité à laquelle ces élèves apprennent le français donc je pense que si tu as déjà un background, une base dans une langue latine, comme l'italien, comme l'espagnol, je pense que tu vas aller beaucoup plus vite parce que tu vas mieux comprendre la langue. Maintenant je pense que si tu américain c'est plus compliqué, clairement oui. Maintenant, je pense que ça dépend vraiment de la motivation, et que ça dépend vraiment du don pour les langues, don que je n'ai absolument pas ce qui de nouveau me donne beaucoup d'empathie.
- Donc pour des étudiants américains par exemple, bon les enfants et les adultes c'est encore deux choses différentes, mais disons pour tes adultes, une personne trentaine, quarantaine qui dit "ok, moi je veux apprendre le français", en général combien de temps ça leur prend ? pour quelqu'un de doué normalement.
- Je dirais pour commencer à vraiment se débrouiller convenablement, 1 an je dirais.
- Ce n'est pas si mal !
- Ce que j'ai remarqué c'est l'amour de cette langue, c'est juste incroyable. Je remarque ça au niveau de mes élèves, ils adorent la France, ils adorent tout ce qui est Francophonie. C'est juste fou en fait ! C'est une passion pour la Belgique, une passion pour la France. Et ça c'est vraiment très gai pace qu'ils sont très très motivés, vraiment, ça je dois le dire. Mais tous !
- Et tu rencontres une grande demande ? Il y a beaucoup d'Américains ou de résident de Floride, d'étrangers qui souhaitent apprendre le français ?
- Ecoute moi, je peux pas me plaindre, mon agenda est bien rempli. Donc à mon niveau je suis assez contente. Je vais dire que souvent les enfants ça vient pas deux, ça vient des parents qui adorent la France, qui adorent le français donc souvent ça vient des parents et les adultes c'est souvent professionnel. Si je vois ça avec les adultes pour qui, à qui je donne des cours, c'est comme souvent professionnel.
- Donc le français est encore une langue à la mode en fait !
- J'ai bien l'impression, oui.
- Génial ! Donc les raisons que tu donnes, les principales raisons qu'avancent tes étudiants pour apprendre le français, c'est soit professionnel soit quoi scolaire alors.
- Non, moi je dirais la première raison est simplement l'amour de la France. Honnêtement c'est ça,
- Dans un but de s'installer là-bas ou...partir en vacances ?
- Partir en vacances, savoir communiquer avec les gens quand tu es en France, c'est vraiment une passion pour la France, c'est vraiment un pays qui attire les américains les sud-américains. On réalise pas en fait nous, parce qu'on est bercés dans cette culture. Pour nous, c'est normal, c'est notre culture, c'est nos racines mais pour eux on ne se réalisent pas à quel point ils ont une passion, une adoration pour la Francophonie, c'est juste fou en fait honnêtement.
- Et puis pour nous aussi, on a l'effet inverse. Chez nous tout le monde rêve de l'Amérique rt de parler anglais.
- ça je ne sais pas, je ne suis pas sûr que tout le monde rêve d'habiter ici.
- Peut-être pas toute l'Amérique mais par exemple toi tu rêvais d'habiter en Californie, Los Angeles ou des choses comme ça et même de parler anglais !Pas parler anglais, parler américain !
- Tu as tout à fait raison, tout à fait. Vraiment, je pense que, je pense que tu as raison.
- Bon alors pour tes étudiants quelle serait la plus grande difficulté dans l'apprentissage du français, de ce que tu as pu constater toi.
- Là, c'est vraiment facile, la première chose qui me vient à l'esprit. C'est féminin-masculin.
- chose que les anglophones n'ont pas!
- exactement le "une", le "la", le "les". Chaque fois, ils me demandent mais comment je sais que c'est masculin, comment je sais que c'est féminin? et moi je suis là, il faut connaître par cœur! Il y a quelques petits trucs, petites astuces mais il faut connaître par cœur donc je pense que c'est ça pour c'est vraiment le pire. Je pense que c'est ça pour eux c'est vraiment le pire.
- Pour nos auditeurs qui rencontrent le même problème, en disant "mais comment ils font pour savoir le féminin ou le masculin d'un nom" toi tu leur réponds "ben va falloir l'apprendre par coeur".
- Oui, en gros c'est ça.
- En gros c'est ça, il va falloir les utiliser, il y a pas de truc, il y a pas de secret. Il y a pas de recette, il va falloir les apprendre par cœur.
- Mais en même temps, pour être honnête tu emploies souvent le même vocabulaire. C'est vrai donc c'est pas non qu'il y en a des milliers. Et aussi ce qui est compliqué, c'est tout ce qui est les verbes réflexifs. ça j'ai remarqué aussi ils ne comprennent pas toujours très bien. Par exemple, se laver, se maquiller, se raser donc tous ces verbes-là, ça prend un petit peu plus de temps aussi. Donc ça c'est vraiment les deux choses, je pense, les plus compliquées pour eux.
- J'avais une autre personne qui me disait aussi qu'une des grandes difficultés était aussi la prononciation.
- Ah ouais ça oui, j'avoue, ça c'est vrai.
- Et plus pour qui ? Plus pour les anglophones j'imagine que pour ceux d'Amérique latine qui parlent une langue latine.
- Ceux qui parlent une langue latine, effectivement d'Amérique latine parce que je n'ai pas d'italiens, je n'ai que des hispaniques et effectivement ils n'ont aucun problème de prononciation. Honnêtement, c'est très rare que j'ai un élève qui a des problèmes de prononciation. Par contre les Américains j'ai beaucoup de sympathie pour eux mais chaque fois je rigole parce que chaque fois je leur dis "vous comprenez, ça c'est l'histoire de ma vie" à chaque fois...
- Oui on a beaucoup de sympathie pour eux parce qu'ils ont beaucoup de sympathie pour nous aussi.
- C'est très drôle parce que parfois il y a un élève qui va me dire un mot et donc moi je lui dis la traduction en anglais, et je te jure il ne comprend pas ce que je dis. Alors parfois, je dois lui envoyer ou lui écrire le mot et il me fait la bonne prononciation en anglais et là directement, tu vois directement ça crée un lien, ça crée quelque chose. Je pense, parce que directement il me regarde et il dit "c'est vrai que tu comprends ce que je ressens". Ou bin tu dis "mais c'est ce que j'ai dit !"
Tu sas ce qui est drôle aussi, au début je me disais mais les américains ne font pas d'efforts, ils n'essayent pas de comprendre ce que je dis mais en fait en donnant cours, je réalise qu'en fait moi non plus, je ne comprends pas toujours ce qu'ils disent. Donc tu vois, je me dis mais en fait je comprends qu'ils ne me comprennent pas.
- Il faut vraiment se mettre à la place de l'autre pour juger une situation.
- Mais pour en finir avec l'accent, personnellement je suis très derrière mes élèves avec l'accent parce que je sais toute la difficulté qu'il y a et je sais tout le problème qu'on a quand on prononce pas correctement. Donc ça veut dire que quand mes élèves font des erreurs de prononciation, je suis tout le temps à les recorriger, gentiment évidemment, mais tout le temps tout le temps tout le temps. Parce que justement je ne veux pas qu'ils traversent ce que moi je traverse avec mon accent qui est très très très très fort.
- Alors tu travailles, tu travailles avec la phonétique et tu insistes sur les syllabes, les sons etc ?
- Le problème de la phonétique c'est que si tu n'as pas les bases c'est difficile et souvent les élèves n'ont pas les bases. Donc moi ce que je fais qui fonctionne très très bien, c'est peut-être chouette pour d'autres prof de français qui nous écoutent peut-être, c'est par WhatsApp. Et ça je t'assure, ça fonctionne très très bien. J'écris le mot et puis je l'enregistre sur WhatsApp. Pourquoi WhatsApp parce que le message va rester non stop, il ne disparaît pas et donc en fait qu'est-ce que mon élève fait, il écoute non stop le son de ma voix et il répète après moi. Et je t'assure que ça fonctionne très bien. Tout simplement.
- Mais c'est génial, donc à absolument utiliser, écouter écouter écouter et surtout le son de sa prof. C'est vrai que toi, ils connaissent ta voix, ta façon de parler, ça aide aussi.
- Mais surtout que c'est le vrai accent donc c'est ce que je dis à moi, je suis exactement... j'ai exactement l'accent que va avoir une parisienne, une bruxelloise, où que tu ailles. C'est vraiment cet accent que tu dois comprendre et donc c'est pour ça que quand je fais avec eux, je leur lis des textes, c'est toujours ma voix parce que ma voix est la vraie voix d'une francophone.
- Alors quel conseil tu donnerais aux auditeurs qui aimeraient parler couramment le français ? Qu'est-ce qu'il faut faire pour arriver à à cet objectif sans habiter en France bien sûr. Le problème, ils ne sont pas comme nous, ils n'ont pas la chance de l'immersion.
- Mais alors ce que moi je dirais c'est d'écouter les podcasts, donc comme ils font maintenant, c'est de regarder Netflix et de mettre les sous-titres même s'ils les mettent en anglais, d'écouter et de lire, de lire les sous-titres en français par exemple, de trouver des comptes Instagram qu'ils trouvent sympa et de lire les commentaires en français par exemple ce sujet parce que tu aimes la mode prends le compte d'une blogueuse francophone et tu lis les commentaires. Tu lis ce qu'elle écrit. Des choses courtes, il faut aller vers des choses qui sont en courtes et faciles en fait.
- Mais tous les jours, c'est-à-dire un petit peu tous les jours.
- Ah ouais, ça c'est très important. Et c'est surtout l'envie, je crois que vraiment si tu as envie, c'est ça qui va te porter. Si tu as pas envie c'est plus difficile, honnêtement.
- Bien sûr, comme les parents qui forcent leurs enfants à apprendre le français par exemple, bon ben là la motivation n'y est pas toujours.
- Alors ça c'est pas facile
- Parce que toi tu enseignes aussi bien à des enfants de 6 ans qu'à des adultes de soixante ans.
- Exactement, j'ai déjà des élèves qui ont 4 ans et donc j'ai des jeux en fait donc je joue beaucoup avec eux. On regarde des vidéos sur YouTube, des dessins animés par exemple qu'on va regarder en français, on fait les chansons. Tout ça, on va faire avec des petits et puis après on va commencer avec des jeux. Toujours beaucoup de jeux, même avec mes adultes je joue, ils adorent tu serais étonnée. Je joue à Monopoly par exemple quand j'ai des adultes pour leur apprendre le présent, donc comment conjuguer les verbes comme payer, acheter, aller en prison, sauter, sauter une case, ils adorent, ils arrêtent pas de me redemander de jouer. C'est drôle parce que tu apprends à compter, tu apprends tu sais les chiffres, c'est super.
- J'aimerais savoir qui gagne ?
- Ben j'essaie de pas tricher mais c'est pas facile mais je te rassure ils trichent aussi mes élèves. J'ai des spécialistes. Tu sais j'ai des jeux de l'oie que j'imprime aussi qui sont sympa avec les adultes aussi.
- Oui c'est un grand classique aussi.
- Voilà mais j'essaie de donner un côté ludique parce que sinon c'est pas toujours.... Je ne sais pas, moi j'ai besoin de jouer. J'aime faire des choses ludiques quand j'apprends et je me rends compte que ça fonctionne assez bien en fait et si je fais de la grammaire, tu vois, je vais essayer d'alterner donc si je fais des choses comme par exemple maintenant, j'ai eu un élève avec qui j'ai fait le passé composé, on a fait beaucoup de grammaire. Je sais que la semaine prochaine, on va faire peut-être une compréhension à la lecture, j'essaie qu'ils ne s'ennuient pas. C'est ça le plus important pour moi.
- Pas les submerger ou les couler de théorie, de théorie...
- Oh non quelle horreur, ils vont s'enfuir, ils ne vont plus revenir chez moi.
- Non, non toi tu n'as pas cette réputation ! En fait tu appliques les méthodes qui ont marché pour toi en fin de compte dans l'apprentissage d'une langue étrangère.
- Mais c'est différent parce que moi j'ai pas eu le choix, j'ai dû survivre parce qu'en Floride tu sais on parle espagnol ou anglais mais français il ne se passe rien du tout. Donc comme je ne parle pas espagnol, il fallait bien survivre donc je pense que c'est encore différent quand tu es vraiment dedans en fait.
- Il n'y avait pas d'autre issue, comme tu dis il fallait l'apprendre.
- Mais en même temps quelle fierté quand tu dis qu'au bout de tant d'années tes voisins te disent "mais mon Dieu comme vous parlez bien anglais!", c'est quand même agréable!
- Absolument, absolument...Et pareil pour les étudiants qui arrivent à parler le français et à interagir avec tout le monde en français, c'est aussi une grande fierté bien sûr.
- Moi je félicite beaucoup mes élèves aussi, ça c'est quelque chose que je trouve très important. Donc dès que c'est bien, je suis quelqu'un de très enthousiaste moi, donc dès que c'est bien je vais "ah c'est génial bravo, tu as vu quelle belle phrase". Et je vais toujours donner des textes, je sais qu'ils vont comprendre, je vais jamais faire trop difficile parce que sinon tu démotives aussi. Donc il faut vraiment faire attention de garder la motivation, de garder l'enthousiasme, c'est très important.
- Et tu es très contente, tu es très heureuse de ta vie en Floride, ça s'entend de toute façon.
- Oui j'adore!
- Mais est-ce qu'il y aurait quelque chose de la France qui te manque ?
- Honnêtement oui tous les jours, tous les jours. D'ailleurs, j'avoue j'ai la télé en français. C'est ma récompense suprême le soir.
- Donc c'est ça c'est la culture ?
- La culture, c'est la culture, y a rien à faire l'humour, la culture, ça me manques très très fort et la nourriture évidemment ça c'est clair que la nourriture me manque mais je dirais que vraiment c'est la culture qui me manque le plus. Les magazines pouvoir feuilleter un magazine francophone, aller voir un spectacle, aller au théâtre, ça me manque très fort. Mais c'est pas grave, je rentre une fois par an et là, je fais mes réserves.
- Mais c'est ça, c'est l'ambiance, voilà l'ambiance à la française.
- Oui exactement, tout à fait.
- Et pourtant la communauté française, comme je le disais dans l'introduction est très très large en Floride.
- Oui non, c'est vrai, il y a une très grande communauté française et on a de la chance parce qu'on a quand même pas mal de spectacle aussi qi viennent, il y a Florence Foresti qui vient je crois en octobre. Donc c'est vrai que dès qu'il y a un humoriste ou un chanteur qui vient, c'est clair qu'on y va à chaque fois, c'est sûr.
- Et tu n'es pas isolé aussi. Tu as encore beaucoup beaucoup de Français et beaucoup de chance d'avoir des interactions en français autour de toi.
- Mais pour être honnête je crois que je parle plus français qu'anglais. Entre mon travail où je parle français, mes amis à qui je parle français, bon mes voisins, je leur parle anglais mais je parle beaucoup le français pour être honnête. Je parle français avec mes amies mais dans la vie de tous les jours bien sûr je parle anglais.
- Obligatoirement et qu'est-ce que tu fais pour garder cette culture française vivante aux États-Unis justement? Pour éviter ce manque et aussi pour continuer à garder qui on est en fin de compte. Qu'est-ce que tu fais au quotidien ?
- Alors, je vais un peu faire immigrée nostalgique comme dirait mon fils. J'ai un abonnement au Paris Match et ça c'est très chouette aussi pour les auditeurs qui nous écoutent, il y a un site qui s'appelle Paris Match peut-être qu'Evelyne pourra mettre le lien après. Après il y a l'application iTunes sur itunes, ça c'est très sympa, on a tout ce qui se passe en France mais tout ce qui se passe dans le monde aussi et c'est vraiment des articles qui sont très bien écrits, très intéressants. Donc moi j'ai l'abonnement donc je reçois la version papier ça c'est chaque fois la fête.
- Paris Match, ça c'est un magazine français, précisons-le pour ceux qui ne connaissent pas et très très lu.
- C'est très très lu et c'est très agréable à lire parce qu'il y a beaucoup de photos, c'est des reportages qui sont très bien fait qui sont pas que sur la France, qui sont vraiment sur partout dans le monde et j'aime aussi beaucoup le Elle, le Elle français qui est très sympa aussi, c'est assez court, assez ludique aussi. Donc ça il y un lien que tu peux mettre et surtout la télé française j'avoue, la télé française. ça s'appelle la BoxTV en un mot, la BoxTV donc tu reçois un petit boîtier que tu, que tu mets sur l'internet, que tu connectes à l'Internet et tu as en fait toutes les chaînes françaises, toutes. Donc tu te connectes à 8h du soir du soir, tu auras le journal parlé. Ouais, c'est génial. C'est génial parce que dès fois on rigole avec mon mari parce que par exemple hier soir il a mis le journal de la France et ils parlaient de ce qui se passait à Paris et moi j'ai dit à mon mari "Oui, enfin bon, j'aimerais bien savoir ce qui se passe à Miami aussi". Donc je crois que je sais mieux ce qui se passe en France qu'en Amérique pour l'instant. Donc c'est bien pour tes élèves mais je ne suis pas sûr que c'est bien pour moi.
- Donc la France te manque disons un peu mais tu fais ton plein annuellement quand tu y vas mais aussi au quotidien tu as quand même tout le temps la France qui est présente et la culture française et la langue.
- La France me manque beaucoup, l'Europe me manques beaucoup, j'ai énormément d'attachement et j'aime énormément ce continent et j'aime énormément la France et la Belgique oui clairement.
Alors pour finir, est-ce que tu pourrais nous dire quel est ton proverbe français préféré ?
- Ah c'est facile "après la pluie le beau temps"
- Donc ça veut dire quoi que après les difficultés...
- Le soleil revient...
- C'est très a propos je trouve, étant donné le contexte, comment ils appellent ça ? le new normal...Vivement. vivement le normal tout court.
- J'aime l'idée qu'il faut toujours gardé à l'esprit que quoiqu'on ait traversé, quoiqu'il arrive, il y a toujours la lumière au bout. Je trouve ça important.
- ça te va très bien, tu as une personnalité très positive de toute façon donc dans toutes les circonstances tu regardes toujours le bon côté des choses, tu essayes toujours de regarder le bon côté des choses et tu sais de toute façon que les choses s'amélioreront un moment ou l'autre.
- J'espère...
- Mais évidemment, évidemment! Un tout grand merci Jo pour ta présence dans ce FrenchAllOver
Avec plaisir.
- J'espère beaucoup qu'on se reverra. Une dernière question quand même pour nos auditeurs, si un de nos auditeurs habite en Floride ou même n'importe où dans le monde et souhaiterait avoir des cours en ligne avec toi, comment fait-il pour se mettre en contact ?
- Ils peuvent m'envoyer un message. Est-ce que je peux donner mon numéro de téléphone numéro de téléphone ?
- Ton numéro de téléphone, ton email, ton siteweb, peu importe.
- Je vais donner mon numéro de téléphone, je vais le donner en français attention, au 954 401 7675.
- Donc à tous ceux qui aimeraient suivre des cours de français avec Jo Merzel, n'hésitez pas à la joindre à son numéro de téléphone 954 401 7675 et bien sûr je mettrais toutes les coordonnées dans le blog également.
- Merci beaucoup et merci de m'avoir invité.
- Et à très bientôt, on refera ça !
JO MERZEL-CLASSES DE FRANCAS 954 401 77675
Liens
PARIS MATCH
ENGLISH TRANSLATION
- Hello Jo, how are you?
- Hello Evelyne, how are you? Thank you
- Thank you for joining us for this new episode of FrenchAllOver.
- Thanks to you.
- It gives me great pleasure to have the chance to interview you because as a French resident of the United States for years you have acquired this enriching double culture but also because you are an active player in the Francophonie since in just a few years, you have become in South Florida THE French teacher that everyone wants, both children and their elders.
- There you exaggerate a little but it pleases me well, I like it very much, I like it very much, thank you.
- No, no, that's what I’ve heard, it's your reputation anyway.
- Thank you so much!
- So I'm sure our listeners are curious to get to know you, so why not start immediately by first introducing yourself, saying where you are from, why you are in the United States ...anything you want.
- So, I was born in Belgium. So my father is French from Paris and my mother is from Brussels. I studied journalism at university and social communication. So I have always been very attracted to writing, journalism, communication, I love it. Then I did a master in social communication. So in fact, it allowed me to work in the advertising industry and subsequently, I opened a makeover agency which also allowed me to develop a side which is actually a little more artistic, more in marketing and more in aesthetics too. I have several caps and several lives, let's say.
- Exactly and all that before coming to the United States.
- Yes, I moved to the United States 8 years ago because my husband works for Microsoft and he had a great career opportunity here in Florida. So here we are, in two months, we took the plunge, we sold everything in Belgium, we took our twins who were 14 years old at the time and we moved to Florida. And when I moved to Florida, I did not speak a word of English, I spoke Dutch which is the second language in Belgium, French obviously perfectly since it is my mother tongue, but not a word of English . And so I think it's one of the qualities that I have with my students, it is empathy because I understand exactly what they feel when they discover French, when they discover the difficulty of French, the subtlety French, accent difficulties that I also suffer from in English.
- Exactly, it's a sport to learn a language, but did you know the United States before taking the plunge to come and settle in just 2 months without speaking English? Have you been there before?
- So, I came when I was 20 years old with my husband whom I already knew at the time, we had been ... listen it's very funny because we had been in Florida and I must admit we didn't like Florida at all. We thought it was artificial, well I don't know it wasn’t really love at first sight. And then we went back 7 years ago when I was 38 so 12 years ago, we went back to California and there it was love at first sight and I said to my husband: "oh my God I dream of living in America ". It was love at first sight and then five years later, we took our suitcases and our twins and left to here. So it's true that I didn't have a great image of Florida but it was a very, very long time ago, I'm not going to say my age.
- So when you discovered Florida, you said to yourself ... You never suspected that you were going to live there, it was not in your plans.
- Even in my wildest dreams I would never have seen myself with such a life change and living in the United States never, it's just like life is full of surprises and never never never never ...
- How long it’s been now that you live in Florida?
- So in August, it will be 8 years.
- 8 years and how did the integration go, was it easy to adapt or did you meet some challenges?
Look, honestly, the first year was a fairytale. For my part, I think it was the most beautiful year of my life. It was such a change, such a shock ... I went straight to school. I went back to the school’s benches, as we say in pretty French. I'm on the school benches, it was super nice. I ended up in a school with people from all over the world. Well there were a lot of South Americans, but it was just amazing. I did not understand anything yet I managed to ... well it still took me years to really be bilingual and speak properly. Honestly, it took me over 5 years to really understand everything, to speak English fluently ..
- And that's what you say to your students: "Listen, me, in English, to feel perfectly bilingual, it took me 5 years, you can expect more or less such a delay."
- No, objectively, no, I don't say that because I don't have a gift for languages. Here, this is my case, you have to be lucid about that. Now, I have a lot of students who are of South American origin and it's amazing how quickly these students learn French so I think if you already have a background, a base in a Latin language, like Italian, like Spanish, I think you will go much faster because you will understand the language better. Now I think if you're American it's more complicated, clearly yes. Now, I think that it really depends on the motivation, and that it really depends on the gift for languages, a gift that I absolutely do not have, which again gives me a lot of empathy.
- So, for American students for example, well children and adults it's still two different things, but let's say for your adults, a person in their thirties and forties who says "ok, I want to learn French", in general how long does it take them? for someone normally gifted.
- I would say to start to really speak well, 1 year I would say.
- It's not so bad !
- What I noticed is the love for this language, it's just incredible. I notice that at the level of my students, they love France, they love everything that is Francophonie. It's just crazy actually! It is a passion for Belgium, a passion for France. And this is really very cheerful because they are very very motivated, really, that I must say. All of them!
- And you meet a great demand? Are there many Americans or residents of Florida, foreigners who wish to learn French?
- Listen to me, I can't complain, my calendar is full. So at my level I am quite happy. I will say that often for children it does not come from them, it comes from their parents who adore France, who adore French so often it comes from parents and for adults it is often professional. I see this with adults to whom I give lessons, it's often professional.
- So French is still a fashionable language in fact!
- I have the impression, yes.
- Awesome ! So the reasons you give, the main reasons put forward by your students to learn French, is either professional or academic.
- No, I would say the first reason is simply the love of France. Honestly that's it,
- In order to settle there or ... go on vacation?
-Going on vacation, knowing how to communicate with people when you are in France, it's really a passion for France, it's really a country that attracts Americans and South Americans. We don't actually realize ourselves, because we're born in this culture. For us, it's normal, it's our culture, it's our roots but for them we don't realize how much they have a passion, an adoration for La Francophonie, it's just crazy, in fact, honestly.
- And then for us too, we have the opposite effect. Back home, everyone dreams of America and of speaking English.
- I don't know that, I'm not sure everyone dreams of living here.
- Maybe not in all of America but for example you dreamed of living in California, Los Angeles, or things like that and even speaking English! Not to speak English, to speak American!
- You are absolutely right, absolutely. Really, I think, I think you're right.
- Good, then, for your students, what would be the greatest difficulty in learning French, from what you could see yourself.
- There, it's really easy, the first thing that comes to my mind. It's feminine-masculine.
- Thing that English speakers do not have!
- Exactly the "une", the "le", the "la". Each time, they ask me, but how do I know it's masculine, how do I know it's feminine? and I'm here, you have to know by heart! There are a few little tricks, little tricks but you have to know it by heart so I think that it's really the worst. I think it's for them really the worst.
- For our listeners who encounter the same problem, saying "but how do they know the feminine or masculine of a noun" you answer them "well you will have to learn it by heart".
- Yes, basically that's it.
- Basically that's it, we will have to use them, there is no trick, there is no secret. There is no recipe, we will have to learn them by heart.
- But at the same time, to be honest, you often use the same vocabulary. It is true therefore it is not not that there are thousands. And also what is complicated is everything related to the reflexive verbs. I noticed that they also don't always understand it very well. For example, washing, making up, shaving so all these verbs there, it takes a little more time too. So that's really the two things, I think, the most complicated for them.
- I had another person who also told me that one of the great difficulties was also pronunciation.
- Ah yeah that yes, I admit, that's true.
- And more for who? More for English speakers I imagine that for those from Latin America who speak a Latin language
- Those who speak a Latin language, actually from Latin America because I don't have Italians, I only have Hispanics and actually they have no pronunciation problem. Honestly, it is very rare that I have a student who has pronunciation problems. On the other hand the Americans I have a lot of sympathy for them but each time I laugh because every time I tell them "you understand, this is the story of my life" every time ...
- Yes we have a lot of sympathy for them because they have a lot of sympathy for us too.
- It's very funny because sometimes there is a student who will say a word to me and so I tell him the English translation, and I swear he doesn't understand what I'm saying. So sometimes I have to send or write the word to him and he gives me the right pronunciation in English and right there, you see directly it creates a link, it creates something. I think, because directly he looks at me and he says "it's true that you understand how I feel".
- Or you could say "but that's what I just said!"
- You know what's funny too, in the beginning I used to say to myself that the Americans don't make any effort, they don't try to understand what I'm saying but in fact giving lessons, I realize that in fact I don't either, I don't always understand what they say. So you see, I tell myself but in fact I understand that they don't understand me.
- You really have to put yourself in the other person's shoes to judge a situation.
- But to finish with the accent, personally I am very behind my students with the accent because I know all the difficulty and I know all the problem that one has when one does not pronounce correctly. So it means that when my students make pronunciation errors, I'm always correcting them, nicely of course, but all the time all the time all the time. Because precisely I don't want them to go through what I'm going through with my accent which is very very very very strong.
- So you work, you work with phonetics and you insist on syllables, sounds etc?
- The problem with phonetics is that if you don't have the basics it's difficult and often the students don't have the basics. So, personally what I do, which works very very well, it may be great for other French teachers who may listen to us, it is by WhatsApp. And that I assure you, it works very very well. I write the word and then I save it on WhatsApp. Why WhatsApp because the message will remain non-stop, it does not disappear and therefore in fact what my student is doing, he listens non-stop to the sound of my voice and he repeats after me. And I assure you that it works very well. Quite simply.
- But it's great, so to absolutely use ! Listen listen listen and especially the sound of the teacher. It is true that you, they know your voice, your way of speaking, that also helps.
- But above all that it's the real accent so that's what I'm saying, I'm exactly ... I have exactly the accent that a Parisian, a Brussels resident is going to have, wherever you go. It's really this accent that you have to understand and so that's why I do it with them, I read texts to them, it's always my voice because my voice is the true voice of a French speaker.
- So what advice would you give to listeners who would like to speak French fluently? What must be done to reach this goal without living in France of course. The issue is that they are not like us, they do not have the chance of immersion.
- But then what I would say it’s to listen to podcasts, as they do it right now, to watch Netflix and to put the subtitles even if they put them in English, to listen and to read, to read the French subtitles for example, to find Instagram accounts they find cool and to read the comments in French for example if you like fashion follow the account of a French-speaking blogger and read the comments. You read what she writes. Short things, you have to go to things that are short and easy in fact.
- But every day ? it has to be a little bit every day ?
- Oh yeah, that’s very important. And it is above all the desire, I think that really if you want, that's what will carry you. If you don't feel like it, it is more difficult, honestly.
- Of course, like the parents who force their children to learn French, for example, well, motivation is not always there.
- Yes that is not easy
- Because you teach 6 years old children, as well as 60 years old adults.
- Exactly, I have students who are 4 years old and therefore I have games. So I play a lot with them. We watch videos on YouTube, cartoons for example that we will watch in French, we do songs. All that, we are going to do with little ones and then we are going to start with games. Always a lot of games, even with my adults I play, they love t, you would be surprised. I play Monopoly for example when I have adults to teach them the present, so how to conjugate verbs like paying, buying, going to prison, jumping, skipping a case, they love it, they keep asking me to play. It's funny because you learn to count, you learn, you know, the numbers, it's great.
- I would like to know who wins?
- I try not to cheat but it is not easy but I reassure you they also cheat, my students. I have specialists. You know I have the goose games that I also print which are fun with adults too.
- Yes, it's a great classic too.
- But I try to give a playful side because otherwise it is not always .... I do not know, I need to play. I like to do fun things when I learn and I realize that it works quite well in fact and if I do grammar, you see, I will try to alternate so if I do things like for example now , I had a student with whom I made the compound past, we did a lot of grammar. I know that next week, we will perhaps do a reading comprehension, I try to not bore them. This is the most important thing for me.
- Not submerge them or sink them with theory, theory ...
-Oh no what an horror, they will run away, they will never come back to me.
- No, no you don't have that reputation! In fact, in the end you are applying the methods that have worked for you when learning a foreign language.
- But it's different because I had no choice, I had to survive because in Florida you know we speak Spanish or English but French nothing happens at all. So since I don't speak Spanish, I had to survive, so I think it's even different when you're really into it.
- There was no other way out, as you say you had to learn.
- But at the same time what a pride when after so many years your neighbors say to you "but my God you speak English so well!", It's really nice!
- Absolutely, absolutely ... And the same for the students who manage to speak French and interact with everyone in French, it is also a source of great pride, of course.
- I congratulate my students a lot too, this is something that I find very important. So as soon as it's good, I'm someone very enthusiastic, so as soon as it's good I will "ah it's great bravo, you saw what a beautiful sentence". And I will always give texts that I know that they will understand, I will never make it too difficult because otherwise you demotivate too. So you really have to be careful to keep the motivation, to keep the enthusiasm, it is very important.
- And you’re very happy, you’re very happy with your life in Florida, we can hear it anyway.
- Yes I love it!
- But is there something that you are missing from France ?
- Honestly yes every day, every day. Besides, I admit I have the TV in French. It's my ultimate reward in the evening.
- So this is culture?
- Culture, it is culture, there is nothing to do, the humor, the culture, I really miss it very very much and the food obviously that is clear that I miss food but I would say that really it is the culture that I miss the most. The magazines, being able to leaf through a French-speaking magazine, go see a show, go to the theater, I really miss that. But it does not matter, I go back once a year and there, I get plenty of it..
- But that's it, it's the atmosphere, the French atmosphere.
- Exactly, absolutely.
- And yet the French community, as I said in the introduction, is very very large in Florida.
- Yes no, it's true, there is a very large French community and we are lucky because we have show performing here too, there is Florence Foresti who comes I think in October. So it's true that as soon as there is a comedian or a singer who comes, it's clear that we go see it every time, that's for sure.
- And you are not isolated too. You have a lot of French and you are very lucky to have French interactions around you.
- But to be honest I think that I speak more French than English. Between my work where I speak French, my friends to whom I speak French, well my neighbors, I speak English to them but I speak French a lot to be honest. I speak French with my friends but in everyday life of course I speak English.
- Mandatory and what do you do to keep this French culture alive in the United States? To avoid missing it too much and also in the end, to continue to keep who we are. What do you do on a daily basis?
- So, I'm going to be a bit nostalgic immigrant, as my son would say. I have a subscription to Paris Match and that is also very nice for the listeners who listen to us, there is a website called Paris Match maybe Evelyne can add the link afterwards. Then there is the iTunes application on itunes, that's very nice, we have everything that happens in France but everything that happens in the world too and they are articles that are very well written, very interesting. So I have the subscription, so I get the paper version, it's party time every time.
- Paris Match is a French magazine, let’s specify it for those who do not know it and it is very very read.
- It is very very read and it is very pleasant to read because there are many photos, there are documentaries which are very well done, which are not only about France, which are really about everywhere in the world and I also really like the Elle, the French Elle which is very nice too, it's quite short, quite fun too. So for that there is a link that you can paste and especially French TV I admit, French TV. it's called BoxTV in one word, BoxTV so you get a little box that you, that you put on the internet, that you connect to the Internet and you actually have all the French channels, all of them. So you watch it at 8 o'clock in the evening, you will see the news.. Yeah, it's great. It's great because sometimes we laugh with my husband because for example last night he turned on the news from France and they were talking about what was happening in Paris and I said to my husband "Yes, finally well, I would like to know what is happening in Miami too ". So I think I know better what's going on in France than in America for now. So it's good for the students but I'm not sure it's good for me.
- So you miss France, let's say a little, but you enjoy it to the max every year when you go there, but also on a daily basis, you still have Frrench all the time, French culture and language.
- I miss France a lot, I miss Europe a lot, I have a lot of attachment and I really like this continent and I really like France and Belgium, yes clearly.
- So to finish, could you tell us what is your favorite French proverb?
- Ah it's easy "after the rain the good weather"
- So that means after the difficulties ...
- The sun comes back ...
- It's very appropriate I think, given the context, what they call it the new normal ... Hopefully, hopefully, soon just the normal.
- I like the idea that you should always keep in mind that whatever one has been through, whatever happens, there is always light at the end. I think it’s important
- It suits you very well, you have a very positive personality anyway so in all circumstances you always look at the bright side, you always try to look at the bright side and you know that things will get better sooner or later.
- I hope ...
- But obviously, obviously! Many thanks to you, Jo, for your presence in this FrenchAllOver
- With pleasure.
- I hope very much that we will meet again. One last question anyway for our listeners, if one of our listeners lives in Florida or even anywhere in the world and would like to have online classes with you, how does he get in touch?
- They can send me a message. Can I give my phone number?
- Your phone number, your email, your website, whatever.
- I will give my phone number, I will give it in French be careful, at 954 401 7675.
- So to anyone who would like to take French lessons with Jo Merzel, don't hesitate to contact her at her phone number 954 401 7675 and of course I would add all the contact details in the blog as well.
- Thank you very much and thank you for inviting me.
- And see you very soon, we will do that again!
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